En dehors ou en dedans

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Je n’ai pas vraiment l’intention de parler de politique ici, il ne me semble pas que ce soit très intéressant, on le fait déjà beaucoup par ailleurs. J’ai parfois l’impression que c’est un motif qui revient d’une façon obsédante. On dit que « Tout est politique », parfois. Je pense que c’est absolument faux, mais qu’on peut tout voir d’une façon politique. Ou philosophique. Ou religieuse. Ou littéraire.

« Ce ne sont pas les choses elles-mêmes, mais l’opinion qu’ils se font des choses qui tourmente les hommes. » C’est d’Epictète. Je ne sais pas si cette épigraphe est pertinente partout, mais je l’aime bien. Je l’avais trouvée dans une édition (Flammarion) de Vie et opinions de Tristram Shandy.

Je repense souvent à ce livre si particulier, qui déjoue toutes les attentes du lecteur : Le Dit du Genji. Je l’avais lu en 2015, je crois qui fait partie des livres les plus exigeants pour le lecteur en matière de temps. Il fait presque mille cinq cent pages, mais en plus, il y en a quelque sorte un roman par page. C’est un livre qui a mille ans. Et je me rappelle que dans cette histoire, les personnages prennent souvent l’initiative de « quitter le monde » c’est-à-dire la société, dans une sorte de retraite possible (je dis pas facile) à tout âge. Des moeurs qui avaient probablement cours à Heian-Kyô (Kyôto aujourd’hui), la ville où vivait l’auteur de ce livre, Murasaki Shikibu.

Aujourd’hui je ne sais pas s’il est faisable de s’autoriser une retraite de cette façon (peu importe le motif, ça pourrait par exemple être l’écriture), sans être privilégié, sans avoir d’abord passé l’essentiel de sa vie à travailler, dans un des emplois existants. Ecrire c’est travailler, mais alors il faut avoir un deuxième travail…

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